Vidéo Cyclone Chido : «Certainement plusieurs centaines de morts voire quelques milliers» à Mayotte, annonce le préfet

Vidéo Cyclone Chido : «Certainement plusieurs centaines de morts voire quelques milliers» à Mayotte, annonce le préfet

Un premier avion de la Sécurité civile a pu se poser à 15h30 à Mayotte pour apporter de l’aide au petit archipel français dévasté. Le bilan officiel du cyclone Chido, qui a dévasté Mayotte samedi, était jusqu’ici de 14 morts.
 
Mais il y a «certainement plusieurs centaines de morts. Peut-être approcherons-nous le millier, voire quelques milliers», a mis en garde ce samedi en fin d’après-midi le préfet François-Xavier Bieuville, alors que les secours s’activent pour porter assistance à la population dans ce «décor apocalyptique» qui recouvre depuis samedi le département le plus pauvre de France.
 
«On ne pourra pas décompter toutes les victimes», a prévenu le représentant de l’État lors d’une interview accordée à la chaîne publique Mayotte la 1ère, étant donné que la tradition musulmane, très ancrée dans les quartiers d’habitat précaire entièrement détruits, veut que les personnes soient enterrées «dans les 24 heures».

Samedi soir, le ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui doit se rendre dès ce lundi dans l’archipel, craignait un «bilan lourd». Pont aérien Tête de proue d’un pont aérien et maritime organisé depuis l’île de La Réunion, territoire français distant de 1 400 km à vol d’oiseau, le premier avion de la sécurité civile depuis le passage du cyclone a atterri ce dimanche à Mayotte à 15h30 locales (13h30 heure de Paris), transportant du matériel de secours et des personnels médicaux dans le petit archipel français, presque coupé du monde, a annoncé la sécurité civile.
 
Cet avion qui a décollé de l'île La Réunion transportait trois tonnes de matériels du service médical, des colis de l'Établissement français du sang et 17 personnels médicaux, a précisé la préfecture de la zone de défense du sud de l'océan Indien dans un communiqué, ajoutant que deux sous-préfets faisaient partie des passagers.
 
Plus de 160 militaires de la sécurité civile et sapeurs-pompiers de l’Hexagone vont venir renforcer les 110 prépositionnés dans l’archipel depuis vendredi. Des rotations aériennes et maritimes sont opérationnelles depuis dimanche pour acheminer des personnels médicaux et du matériel.
 
Avec des rafales de vent observées à plus de 220 km/h, le cyclone Chido est le plus intense à frapper le territoire ultra-marin depuis plus de 90 ans, selon Météo-France.
 
«L’hôpital est touché, les écoles sont touchées. Des maisons sont totalement dévastées. Le phénomène n’a rien épargné sur son passage», a décrit à l’AFP le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaila. Les cases ont été anéanties, les toits de tôle ondulée se sont envolés, des poteaux électriques sont tombés à terre, des arbres et bambous ont été brisés...
 
La plupart des routes sont impraticables, les communications extrêmement difficiles. L’habitat précaire, qui concerne environ un tiers de la population de l’archipel estimée à 320.000 habitants, est «entièrement détruit» et de nombreuses installations de service public ont été détruites ou endommagées, obligeant les autorités à fonctionner dans des conditions dégradées, selon le ministère de l’Intérieur.
 

«Il ne reste rien des bidonvilles»

 
Ibrahim, un habitant de Mayotte joint par l’AFP, a tenté de rejoindre l’ouest de l’île principale dimanche matin en déblayant les axes au fur et à mesure dans «un décor apocalyptique». «Seules quelques maisons en dur ont tenu. Il ne reste rien des bidonvilles», a-t-il rapporté.
 
Nombre d’immigrés sans papiers habitant les bidonvilles n’avaient pas rejoint les abris prévus par la préfecture, «en pensant que ce serait un piège qu’on leur tendait (...) pour les ramasser et les conduire hors des frontières», a expliqué à l’AFP Ousseni Balahachi, infirmier à la retraite et secrétaire départemental CFDT. «Ces gens-là sont restés jusqu’à la dernière minute.
 
Quand ils ont vu l’intensité du phénomène ils ont commencé à paniquer, à chercher où se réfugier. Mais c’était déjà trop tard, les tôles commençaient à s’envoler», a-t-il regretté. Ce dimanche, Ambdilwahedou Soumaila, maire de Mamoudzou, a découvert des «scènes de chaos» dans sa ville où «rien n’a été épargné» par le passage du cyclone. «Les équipes sont sur le pont depuis ce matin pour déblayer l’hyper-centre, enlever les arbres des routes.
 
Sept villages du Grand-Mamoudzou ne sont toujours pas accessibles. Au nord, on ne peut pas accéder à Haut-Vallons».
 
Environ 6.000 personnes ont rejoint les centres d’hébergement qui comptent quelque 10.000 places, a précisé le maire. «On a mobilisé 300 agents et le centre d’action sociale», avec pour mission d’apporter «de l’eau et de la nourriture à ces familles qui n’ont plus de toit».
 

Prière du pape François

 
La population était dimanche en état de sidération, privée d’eau et d’électricité, a fait valoir à l’AFP une source proche des autorités. En visite en Corse dimanche, le pape François a dit soutenir «par l’esprit» les victimes de cette «tragédie», à l’issue de la prière de l’Angélus à la cathédrale d’Ajaccio.
 
La députée de Mayotte Estelle Youssouffa (Liot) a appelé sur X l’État à déclarer l’état d’urgence pour «protéger personnes et biens». L’alerte cyclonique a été abaissée de rouge à orange dimanche en fin d’après-midi à Mayotte.
 
Poursuivant sa course, le cyclone Chido a frappé le nord du Mozambique dimanche matin. Seuls des dégâts mineurs ont été recensés dans les îles des Comores voisines, sans faire de mort.
Source Le Figaro avec AFP | 15/12/2024

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