Sur une plage de Saint-Denis, à La Réunion, à l’approche du cyclone Garance, le 27 février 2025

Cyclone Garance : alerte violette levée à La Réunion, après que la tempête a atteint le nord de l’île

L’île est désormais placée en alerte rouge. Mais la population reste confinée, et les vents violents perdurent, rappelle la préfecture. « L’œil [de la tempête] va traverser l’île et devrait ressortir en mer par le sud dans les deux ou trois prochaines heures », a précisé Météo-France.

 

Le cyclone Garance a frappé, vendredi 28 février au matin, la façade nord de l’île de La Réunion, secouée par de fortes pluies et d’importantes rafales de vent, dépassant les 200 kilomètres à l’heure. L’alerte violette, le plus haut niveau de vigilance qui avait été déclenchée à 9 heures, heure locale (6 heures à Paris), a été levée, l’île repassant en alerte rouge, a fait savoir la préfecture à midi. « Le confinement de la population reste obligatoire », à l’exception des forces de l’ordre et des services de secours, est-il précisé.

 

« Garance a atterri à 10 heures sur le nord de l’île de la Réunion, à proximité de Sainte-Suzanne, au stade de cyclone tropical [il était cyclone intense précédemment] », a déclaré Météo-France dans son dernier bulletin. « L’œil va traverser l’île et devrait ressortir en mer par le sud dans les deux ou trois prochaines heures », est-il précisé. Des vents soufflant à 214 kilomètres à l’heure ont été relevés par Météo-France à l’aéroport international situé dans le nord de l’île, et à 230 kilomètres à l’heure au Piton Sainte-Rose, quartier de l’extrême est de l’île. « Les conditions vont rester très dégradées sur l’ensemble de l’île toute la journée de vendredi », insiste Météo-France.

 

La préfecture a ajouté que « de fortes pluies persistent, [ainsi que] des vents encore violents entre Saint-Leu et Saint-Joseph ». « A cette heure, aucune victime n’est à déplorer », a-t-elle fait savoir, soulignant que « 675 personnes sont réparties dans les 128 centres d’hébergement, et huit dans les centres de vie », tandis que « 54 personnes ont été évacuées préventivement, pour un risque d’inondation ou de mouvement de terrain. »

 

Plus d’électricité pour 145 000 foyers

 

Toutes les communes de l’île ont ouvert au public leurs centres d’hébergement d’urgence. Plus de 500 personnes habitant des logements précaires ou n’ayant pas de domicile y sont actuellement hébergées, a détaillé le préfet, Patrice Latron, au petit matin. A 11 heures vendredi, 145 000 foyers étaient privés d’électricité, soit 30 % des clients du réseau, selon la préfecture, tandis que 12 % étaient privés d’Internet.

 

« De nombreuses toitures ou ouvertures (portes et fenêtres) n’ont pas résisté à la force des vents », a également déclaré la préfecture dans son communiqué, qui fait savoir que les opérations post-cyclone s’organisent. « Le préfet se rendra dès demain, dans les communes les plus sinistrées, ainsi que les sous-préfets d’arrondissement », a-t-elle précisé.

 

Toujours selon les autorités, « près de 100 militaires de la sécurité civile (Formisc) et sapeurs-pompiers sont prêts à venir de Mayotte en renfort, dès que la situation le permettra », tandis que « 100 renforts se tiennent également prêts à rejoindre La Réunion » à partir de la métropole.

 

En début de matinée, Patrice Latron, avait annoncé, lors d’un point presse, l’entrée en vigueur sur l’île du niveau d’alerte cyclonique le plus haut en raison des vents destructeurs attendus dans les parties nord, ouest et est de l’île. Une houle présentant des vagues comprises entre sept et neuf mètres était attendue. Ainsi que des « pics d’intensité pluvieux », avec plus de 800 millimètres d’eau en vingt-quatre heures dans certains secteurs. Les autorités ont également lancé des messages appelant à se « méfier de l’accalmie temporaire et trompeuse » provoquée par le passage du mur de l’œil du cyclone.

 

« Appel à la plus grande vigilance »

 

Les autorités ont exhorté les habitants à ne pas sortir et à suivre les consignes de sécurité. « J’appelle nos compatriotes réunionnais à la plus grande vigilance et au respect [de ces consignes]. L’Etat est à vos côtés, et nos forces, mobilisées. Solidarité de la nation », a déclaré, sur X, jeudi soir, le président de la République, Emmanuel Macron.

 

Avant l’arrivée du cyclone, les derniers préparatifs ont rythmé la journée, jeudi, à Saint-Denis, allongeant les files aux caisses des supermarchés. L’aéroport international de La Réunion avait suspendu tous ses vols jeudi matin à 10 h 30. Sur l’île Maurice, distante de 200 kilomètres, l’aéroport avait cessé toute activité dès mercredi.

Dans les terres, l’inquiétude grandissait parmi les agriculteurs. A Etang-Salé-les-Hauts, Jean-Christophe Hoareau, producteur de légumes, retirait jeudi, la mort dans l’âme, les bâches de ses serres. Il sait que ses cultures ne résisteront pas au cyclone. « Au départ, Garance devait passer entre La Réunion et l’île Maurice. Et puis il s’est décalé à l’ouest. Maintenant, il déboule sur nous. C’est le pire des scénarios », témoignait aussi Serge Leplege, skippeur professionnel, occupé à mettre en sécurité son voilier de dix mètres dans la darse de plaisance du grand port maritime de La Réunion.

 

Si Garance s’avérait aussi puissant qu’on le redoute, La Réunion pourrait revivre un épisode comparable à celui de janvier 2024. L’île avait alors été placée en alerte violette pendant le passage du cyclone Belal, qui avait fait quatre morts.

 


Jérôme Talpin | Le Monde avec AFP | 28/02/2025


 

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